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Comment l’art contemporain est devenu un incontournable des enchères

Au cours des vingt dernières années, le marché de l’art s’est largement internationalisé et porté sur les œuvres d’artistes issus de la diversité.

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Publié le 07 avril 2021 à 07h00

Temps de Lecture 2 min.

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« Rubber » (1985), de l’artiste américain Jean-Michel Basquiat, lors d’une vente aux enchères d’art contemporain organisée par Sotheby’s, à Londres, le 7 février 2020.

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C’est le grand séisme de ces deux dernières décennies. Selon la base de données Artprice, l’art contemporain, qui ne représentait que 2,9 % du marché en 2000, pèse aujourd’hui 15 % du marché de l’art global. Voilà vingt ans, 5 400 artistes contemporains étaient passés sous le marteau. Ils étaient près de 32 000 à avoir connu l’épreuve du feu en 2019, pour un chiffre d’affaires estimé à 1,9 milliard de dollars (environ 1,61 milliard d’euros). L’art contemporain sert désormais au prestige des financiers et des grands capitaines d’industrie. Il plaît aux jeunes fortunes, qui se sont enrichies plus vite que leurs aînés.

« Cette génération se porte sur les artistes auxquels elle s’identifie et qui ne nécessitent pas de bagage culturel pour être compris », décrypte Adrien Meyer, directeur des ventes privées chez Christie’s. Ces dix dernières années, les marchands d’art actuel rivalisaient d’espaces, les collectionneurs rêvaient de musées privés à leur gloire et les prix montaient jusqu’au ciel. En particulier ceux d’une petite poignée d’artistes tels que l’Anglais Damien Hirst, l’Italien Maurizio Cattelan, le Japonais Takashi Murakami et plus encore l’Américain Jeff Koons, dont un lapin en acier décroche le record de 91,1 millions de dollars en 2019.

La poussée posthume de Basquiat, premier artiste noir à décrocher des prix faramineux, combinée à la relecture de l’histoire de l’art et au mouvement politique Black Lives Matter, a hissé la cote d’autres artistes de couleur.

Aucun créateur, toutefois, n’a connu la progression météorique de Jean-Michel Basquiat, décédé en 1988, dont les prix ont été multipliés par 65 en vingt ans, d’après Artprice. D’autant que son marché s’est internationalisé. C’est un Japonais, Yusaku Maezawa, qui a déboursé 110,5 millions de dollars en 2017 pour acheter l’une de ses œuvres.

La poussée posthume de Basquiat, premier artiste noir à décrocher des prix faramineux, combinée à la relecture de l’histoire de l’art et au mouvement politique Black Lives Matter, a hissé la cote d’autres artistes de couleur. En 2018, une œuvre de Kerry James Marshall dépasse les 21 millions de dollars aux enchères. Même frénésie autour de sa cadette, Tschabalala Self, née en 1990, et dont les prix ont bondi de 10 000 dollars à près de 500 000 dollars en cinq ans.

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Si l’art se joue volontiers des genres, la parité, elle, n’a que très lentement gagné le marché. Seules sept femmes sont apparues dans la liste des cent artistes les plus cotés établie par Artprice. Et lorsqu’une femme connaît son heure de gloire, il se trouve toujours un homme pour lui voler la vedette. Le record de 9,5 millions de livres sterling établi par une œuvre de la Britannique Jenny Saville (née en 1970), en octobre 2018, fut éclipsé illico par le buzz planétaire provoqué par la toile « autodétruite » du street-artiste Banksy, adjugée pour 1 million de livres sterling…

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