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Les mouvements de l'art moderne à connaître
La minute arty 28 Avr 2017

Les mouvements de l'art moderne à connaître

Avec le passage au 20ème siècle, l’art moderne prend son envol. Picasso, Matisse, Kandinsky, Malevitch, les Delaunay et tous les autres constituent une avant garde foisonnante qui se divise en de nombreux courants artistiques au cours de la première moitié du siècle. Les expérimentations se multiplient grâce à des peintres qui s’aventurent toujours plus loin dans l’inconnu… Pour s’y retrouver parmi tous les courants artistiques qui jalonnent l’histoire de l’art moderne, Artsper vous en propose cette semaine un résumé !

L’icone de l’art moderne: le cubisme

Art moderne : Picasso
Pablo Picasso, Les demoiselles d’Avignon, 1906-1907

Apparu en 1907, le cubisme est le premier mouvement à ne plus proposer une simple imitation du réel. Les artistes cubistes s’inspirent des formes de l’art primitif, qui connaît alors un regain d’intérêt. Désormais le volume dans toutes ses dimensions, se décompose et se ré-assemble. Georges Braque, Pablo Picasso et Fernand Léger en sont les principaux représentants.




Futurisme

Art moderne : Russolo
Luigi Russolo, La Rivolta, 1911

Né en Italie en 1909, le futurisme est hérité des formes et de la pensée cubiste. Il touche aussi bien la littérature, la peinture que la sculpture. Fascinés par le mouvement, la société moderne et la machine, les futuristes comme Boccioni, Russolo ou Marinetti tentent de les décomposer et de les représenter sur la toile.

L’abstraction géométrique

Art moderne : Kandinsky
Vassily Kandinsky, Plusieurs cercles, 1926

L’abstraction, véritable révolution de l’art moderne au XXème siècle, naît aux alentours de 1910 sous les pinceaux de Piet Mondrian, Vassily Kandinsky ou Kasimir Malevitch. Les premières œuvres abstraites sont issues de croyances spirituelles ou prennent comme motif la musique, deux sujets que ne peut représenter la figuration. Dans leur expression, les artistes recherchent ainsi la pureté et la simplification par l’utilisation de formes géométriques.

L’expressionnisme

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Edvard Munch, Le cri, 1893

Ce mouvement, dont Munch fut le précurseur, apparaît au début du XXème siècle en Allemagne et dans les pays du Nord, où il s’oppose à l’académisme. A la veille du premier conflit mondial, les œuvres expressionnistes livrent une vision pessimiste et sombre du monde. La déformation est utilisée à volonté pour faire rejaillir le sentiment intérieur sur la réalité figurative. Le courant se scinde en deux groupes : Die Brucke (Le pont) et Der Blaue Reiter (Le cavalier bleu), ce dernier conduisant à l’abstraction.

Orphisme

Art moderne : Delaunay
Robert Delaunay, Joie de vivre, 1930

C’est Guillaume Apollinaire, qui en 1912, qualifie d’orphisme certains aspects de la peinture d’avant-garde. Il s’inspire pour cela du nom du salon dans lequel étaient exposées les premières œuvres du mouvement : la Section d’Or. Il s’agit d’une simplification des formes, dont ne reste visible que les couleurs et la lumière, la finalité des œuvres de l’orphisme étant ainsi de créer une sensation de mouvement dans la toile. Robert et Sonia Delaunay en sont les représentants, entre autres.

Le plus loufoque de l’art moderne : le surréalisme

Salvador Dalí, La Persistance de la Mémoire
Salvador Dalí, La persistance de la mémoire, 1931

En 1924, dans son manifeste, André Breton définit le surréalisme de la sorte : il s’agit d’un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale […] ». Ainsi ce mouvement artistique abolit les frontières entre le réel et l’irréel. Le rêve devient source d’inspiration majeure, et les artistes comme Dali, Magritte, Ernst ou Picabia proposent leur propre conception du monde, qui se retrouve alors déformée selon les désirs de chacun. C’est la fin du règne de la raison dans l’art.

L’expressionnisme abstrait

Image property of the Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY.
Jackson Pollock, No. 5, 1948

Considéré comme le premier courant artistique important aux Etats-Unis, l’expressionnisme abstrait interroge le geste et la couleur. Après la seconde guerre mondiale il se divise en deux écoles que sont, l’action Painting  et le colorfield painting. Dans la première, les artistes travaillent leur gestuelle et leur façon d’appliquer la peinture, en développant notamment la technique du dripping. Les relations entre le corps de l’artiste et sa toile s’intensifient, comme en témoigne la démarche de Jackson Pollock. Dans la seconde, les artistes interrogent la planéité de leur toile et veulent en supprimer tout effet de profondeur. L’appellation de colorfield provient des grands aplats de couleur qui la caractérisent, et que l’on retrouve par exemple dans les oeuvres de Rothko.




L’art brut

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Gaston Chaissac, sans titre, 1961

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est le peintre Jean Dubuffet qui emploie en premier le terme d’« art brut » pour qualifier les œuvres réalisées par des personnes n’ayant aucune culture artistique, c’est-à-dire les enfants, les malades mentaux et les marginaux en général. Cela donne lieu à des productions à l’aspect souvent naïf, sombre et contenant un vocabulaire symbolique.

L’abstraction lyrique

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Nicolas de Staël, Sicile, 1954

L’abstraction lyrique, incarnée par des artistes comme Nicolas de Staël et théorisée en 1951, est un mouvement qui se construit en opposition à celui de l’abstraction géométrique. Les sentiments de l’artiste sont couchés sur la toile à l’aide de formes non-figuratives et les œuvres de l’abstraction lyrique laissent voir la gestuelle qui a entraîné la naissance des formes.

Le plus hypnotique dans l’art moderne : l’art cinétique, ou Op art

Victor Vasarely, Zebra No.3, 1984
Victor Vasarely, Zebra No.3, 1984 (disponible sur Artsper)

Les deux appellations, qui apparaissent dans les années 50, s’opposent car une provient d’Amérique, l’autre d’Europe. L’art cinétique définit des œuvres qui semblent en mouvement ou qui le sont réellement, tandis que l’Op art présente des réalisations basées sur les illusions d’optiques. Si les appellations divergent, le résultat recherché par les artistes (V. Vasarely, F. Morellet, C. Crus-Diez, R. Soto) est le même : le mouvement.